Marc Tendille

                                                Marc Tendille

Professionnellement, je me suis toujours considéré comme un technicien et un passeur (enseignant, libraire, brocanteur, animateur, formateur, directeur de centre socio-éducatif…).

 

Ma sensibilité artistique s’est construite dans mon environnement familial puis s’est étendue dans la rencontre fortuite avec des œuvres de musées en expos. Avec le temps, celles ci deviennent de plus en plus abstraites. J’ai été très marqué par les oeuvres de Corot, Seurat, Giacometti… J’ai beaucoup cheminé ces 15 dernières années avec les oeuvres de Jean Philippe Aucuy, ou de Bleeda. Fortement ressenti les sculptures de Magali Gibert . Et je mesure aujourd’hui je crois, l’effet libératoire qu’a eu sur moi la visite du MIAM à Sète. Je suis très sensible à la photo de Depardon par exemple ou à certains aspects du travail de Hans Silvester. Mais ce n’est pas mon espace de création.

 

C’est  autour de trois mouvements que s’est créé mon projet ces dernières années: un nomadisme (relatif car je passe quelques mois en haute-loire), une production artistique et sociale (mes photos viennent aussi bien de Berlin, Madrid ou de la Creuse), l’échange de celle-ci contre mon droit à l’existence.

« ARCHEOPHOTOGRAPHIE » : traces et messages de mes contemporains, œuvre artistique du hasard ?

J’ai découvert la photo il y a 25 ans avec l’argentique dans le cadre d’ateliers de sensibilisation à la structure de l’image, ou de pratique que j’ai animés en contexte médico-social ou socio-éducatif. Le numérique a rendu possible mon engagement créatif d’aujourd’hui, tout en respectant les contraintes matérielles de mon choix de vie.

Mon travail en photo n’est pas intentionnel dans son « process » de fabrication, je tâche au contraire de faire taire le cerveau. Chaque cliché est le fruit d’une rencontre entre « mon intime » (profondément marqué par ma situation humaine) et le monde. Donc les clichés ne peuvent pas se revendiquer innocents. L’intention de fond qui résiste la plupart du temps à l’éradication de la pensée est celle de la transmission, du partage. Celle d’une vision du monde, teintée d’une culture punk et urbaine, d’une conscience d’une « épaisseur sociale ». Parfois de la vacuité des choses, mais aussi de leur beauté « de trottoir » venant atténuer mes frustrations en peinture. Concrètement, je ne cherche jamais le cliché. La marche et l’itin’errance sont pour moi essentielles dans la dimension « méditative » qui évacue un temps la raison, comme dans l’écoute naïve du monde. Les clichés que je retiens composent un reportage humain, un récit ethnographique. Que j’espère dans un catalogue imaginaire et symbolique universel d’où l’intérêt des petites choses, l’ordinaire. Mon travail vise à respecter l’intime des autres et de n’en saisir que l’écume. Je ne fait pas de mise en scène des objets, en dehors du cadrage. Les images produites sont telles que je les ai croisées.

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